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  • Photo du rédacteurHerenui

BABYLON, Damien Chazelle

Dernière mise à jour : 17 mai

ATTENTION, CET ARTICLE CONTIENT DES SPOILERS


Le film dont je voudrais vous parler aujourd’hui n’a probablement pas besoin de mon article au vu de la campagne publicitaire pharaonique qui a précédé sa sortie dans les salles obscures. Je parle bien entendu de Babylon, le dernier film de Damien Chazelle (La la land), que je suis allée voir au Max Linder Panorama. Un choix de visionnage qui s’est révélé en adéquation avec le film en question puisque le cinéma avait appartenu à l’acteur Max Linder, qui fut un célèbre acteur de films muets et mit fin à sa carrière en se suicidant. De même que Jack Conrad (Brad Pitt), l’acteur n’avait pas su s’adapter à l’arrivée du son au sein de l’industrie cinématographique.


Affiche du film


Pour en revenir au film, salué par la critique et le public, je me range aussi sans problème du côté de l’admiration face au travail des dialoguistes et de la mise en scène. Je pense tout particulièrement à la longue scène d’introduction lors de la fête chez Wallach qui nous plonge d’emblée au cœur de tous les excès, à grand renfort de plans séquences impeccables et de scénographie abracadabrantesque. Cette séquence qui n’est pas sans rappeler le thème médiéval des danses macabres annonce directement le dénouement tragique du film tout en se conformant précisément aux mots de Nellie LaRoy (Margot Robbie) “La vie est une fête”, glosés à partir d’Hemingway.

Mais aussi somptueuse que puisse être cette séquence, le développement de l’histoire perd ensuite de sa superbe à cause de cette surenchère continue. Jouer avec les ascenseurs émotionnels sur trois heures de film finit par fatiguer lae spectateur.ice et l’extravagance poussée à l’extrême en vient à rompre le contrat d’adhésion de lae spectateur.ice. Je pense notamment à la séquence au Blockhaus avec James McKay (Tobey Maguire) qui se veut une métaphore de la descente aux enfers par les neuf cercles infernaux. Les bizarreries et monstruosités s’y multiplient, le gore et le trash prennent tout l’espace et le film prend un tournant de film d’horreur. Le style n'est plus raccord avec le ton du film et tourne au freak show, ce qui ne laisse plus vraiment de place pour le vraisemblable. Toute la séquence en devient absurde et donc superflue. Dans la même veine, la séquence du combat contre un serpent au milieu du désert n’a pas de sens non plus. La surenchère tourne au mauvais goût ; ce qui était à redouter puisque le film dure trois heures.


Pour conclure, j’attendais ce film depuis l’annonce de sa sortie et, au vu du réalisateur et du casting, j’en attendais beaucoup. Par conséquent, il vaut mieux percevoir mes commentaires à l’aune de ma frustration face à ce qui aurait pu être un chef d'œuvre et non comme une condamnation stricte du film. Babylon est un excellent film, à la hauteur des moyens qui ont été mis en œuvre pour le produire et je recommande vivement à chacun.e d’aller le voir ! Il souffre simplement de la tendance actuelle au sein du cinéma à vouloir réaliser des films de trois heures pour concurrencer la montée en popularité du genre de la série.


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