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Héroïnes Romantiques en peinture

Jusqu'au 4 septembre

Détail de Marie Taglioni et son frère dans le ballet La Sylphide, Guillaume François Gabriel Lépaulle, 1804


Étant donné que je viens d’emménager dans mon nouveau studio, j’ai mis à profit cette semaine de temps libre avant la rentrée scolaire pour écumer les diverses expositions que je n’avais pu parcourir avant les vacances d’été. C’est donc dans l’empressement que je me suis précipitée au musée de la Vie Romantique. Je me permets en effet dans cet article un commentaire quasiment rétrospectif en ce qui concerne l’exposition Héroïnes Romantiques puisqu’elle s’achève dans deux jours le 4 septembre.

J’ai donc visité pour la première fois le musée de la Vie Romantique qui incarne en lui-même un lieu tout à fait charmant témoin du mode de vie d’une bourgeoisie aisée du XIXe siècle. Ladite famille bourgeoise qui a vécu en ces lieux portait le nom de Scheffer, dont le patriarche Ary Scheffer était un grand ami de George Sand. Ce célèbre peintre recevait le Tout-Paris en sa bucolique demeure située 16 rue Chaptal. Aujourd’hui transformée en musée, la propriété abrite une exposition permanente concernant la famille Scheffer et leurs amis parmi lesquels on peut compter les Sand, Chopin, Liszt, Géricault et Delacroix. L’exposition temporaire concernant les Héroïnes Romantiques prenait place quant à elle dans les dépendances de la demeure, se scindant en trois petites salles successives mais bien remplies. De façon chronologique, on remonte alors depuis Sappho jusqu’aux héroïnes de pièces de théâtre. Les premières à être mises à l’honneur sont des figures historiques à savoir Sappho, Jeanne d’Arc, Marie Stuart qui ont toutes succombé à un destin tragique. Ces mal-aimées sont remises sur le devant de la scène sous l’impulsion du courant Romantique qui retourne chercher dans ses légendes les sujets de ses tragédies.

Dans un deuxième temps, les toiles de maîtres se concentrent davantage sur des héroïnes littéraires notamment issues du théâtre shakespearien. Sous cette impulsion angliciste, ce sont Desdémone, Ophélie, lady MacBeth qui deviennent sujettes à représentations. L’exposition offre en effet la chance de contempler l’une des plus célèbres peintures illustrant la noyade d’Ophélie selon Leopold Burthe. Ces figures féminines tristement célèbres se partagent également la vedette avec les personnages Romantiques français telles Atala de Chateaubriand, Esmeralda de Hugo, Corinne de madame de Stael...

Ophelia, Leopold Burthe, 1852


Dans la dernière pièce de l’exposition, le visiteur se trouve confronté à ces femmes du XIXème siècle ayant si bien incarné les rôles de ces héroïnes que leurs identités se confondent. Les plus grandes comédiennes de leur temps, mademoiselle Mars, mademoiselle Rachel, Marie Taglioni, Sarah Bernhardt sont tour à tour Phèdre, Anne de Boulen, ou bien des divinités éthérées telle la sylphide. Cette exposition onirique et mélancolique était à la hauteur de mes espérances sans pour autant les dépasser. La muséographie était des plus classiques et ne s’est permise aucune extravagance à l’exception d’un récital de textes Romantiques à écouter dans une oreillette et un pot-pourri d’extraits de films projeté à la fin de l’exposition. Sobre mais bien élaborée, cette exposition m’a franchement plue et j’ai par ailleurs pu apprécier un moment de calme au pied de la verrière qui fait maintenant usage de coffee-shop.

( PS : Les muffins à la myrtilles sont excellents)


Corinne au cap misène, Marie-Victoire Jaquotot, 1825

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