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Photo du rédacteurHerenui

Oncle Vania, Tchekhov, mise en scène par Galin Stoev à l'Odéon

Du 2 au 26 février 2023 au théâtre de l’Odéon


Prise de vue au deuxième étage du théâtre, @Her.enui


C'est avec un immense plaisir que je me suis rendue ce vendredi au théâtre de l'Odéon pour la première fois. Toute fidèle arpenteuse des rues du quartier latin que je suis, je n'y étais encore jamais entrée. Si ce n'est pour aller voir une pièce, je ne puis que recommander de visiter cet édifice chargé d'histoire. On y entre par un vestibule de style classique qui s'échelonne sur deux étages agrémentés de statues et de portraits d'illustres dramaturges. La salle de théâtre est quant à elle un hémicycle réparti sur trois étages de strapontins capitonnés de velours rouge. Le plus remarquable demeure bien évidemment la fresque monumentale d'André Masson qui fait le tour du plafonnier en l'ornant de figures mythiques tout droit sorties des tragédies d'Eschyle, de Shakespeare,...


Photo de la grande salle prise depuis la corbeille, @Her.enui


Fidèle à lui-même, Tchekhov nous livre dans Oncle Vania une de ses tragédies humaines grotesques dans lesquelles le désespoir est si intense qu’on en éclate de rire. La mise en scène de Galin Stoev fait honneur à la pièce en lui donnant pour cadre une sorte d’espace liminal, transitoire, où les personnages se débattent et se cognent entre eux, motivés par leur fureur de s’en extirper. Cet espace scénique qui se découpe en quatre pièces aux éclairages différents aurait pu représenter une belle maison de campagne russe si le sol n’était pas jonché de cartons et arpenté par des poules lâchées en liberté. Cette sensation d’abandon que véhicule le décor se fait ainsi le miroir d’une famille déchirée, qui est incapable de recoller les morceaux. Entre intrigues amoureuses déçues et liens matrimoniaux rompus, les personnages s’écharpent entre eux lors d’échanges acérés et crus qui n’empêchent pas quelques rares apartés emplis de tendresse. La position de chacun d’entre eux se rend compréhensible et émouvante, ce qui les rend criant de vérité et d’humanité.


Photographie des petites loges de la corbeille, @Her.enui


Pour les passionné.e.s de tragédie ou de dramaturgie russe, je ne peux que recommander la pièce. Il est cependant regrettable que le tarif étudiant d’un si beau théâtre ne soit pas plus engageant (15€ la place étant le tarif proposé le moins onéreux). Je dois également vous prévenir que la démultiplication de l'espace scénique provoque également un certain manque de visibilité selon l'endroit où l'on se place. Je recommande donc de prendre des places au milieu du balcon ou de la corbeille pour profiter au mieux de la pièce.


Prise de vue au deuxième étage du théâtre, @Her.enui

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