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Photo du rédacteurHerenui

Pastels, de Millet à Redon au Musée d’Orsay

Du 14 mars au 2 juillet 2023



Le Char d'Apollon, Odilon Redon


Fervente admiratrice d’Odilon Redon qui fut l’un de mes artistes préférés lorsque j’étais enfant, je n’ai pas pu résister à l’appel de l’exposition Pastel de Millet à Redon qui le fait figurer en tête d’affiche. Je n’ai pas été déçue puisque la dernière salle du parcours d’exposition lui est entièrement dédiée, faisant trôner certaines de ses toiles les plus célèbres comme Le Bouddha, La Coquille, Le Char d'Apollon


La Coquille, Odilon Redon


En outre, j’ai eu l’immense plaisir de découvrir des artistes dont j’ignorais l’existence entre moult références incontournables comme Manet ou Degas. J’ai ainsi pu observer le travail majestueux et mystique de Lucien Lévy-Dhurmer dont le tableau La femme à la médaille figure sur l’affiche qui a récemment envahi les couloirs de métro. J’ai particulièrement apprécié la salle qui lui est consacrée dans laquelle j’ai pu voir pour la première fois son Esquisse inachevée de sorcière qui fait honneur à la figure envoûtante de la sorcière qui me fascine depuis si longtemps. Enfin, dans cette salle si pénétrante de magie vaporeuse se trouve Le Silence de Lévy-Dhurmer qui a hanté son propre auteur à tel point qu’il ne s’en est jamais séparé jusqu'à sa mort. On comprend mieux l’obsession du peintre en plongeant dans le regard impénétrable de cette figure voilée vouée au silence. La nuit étoilée dont elle se drape revêt des aspects d’outre-monde qui m’ont rappelé L'Île des morts d'Arnold Böcklin. Une œuvre des plus troublantes.


La Femme à la médaille, Lucien Lévy-Dhurmer


Le Silence, Lucien Lévy-Dhurmer


De même, Mélancolie de Eugène Loup retient l’attention au milieu des pastels colorés, tour à tour fortement pigmentés chez Redon ou d’une pâleur délicate chez les danseuses de Degas. Cette toile représente une pièce sombre dans laquelle la femme assise sur son fauteuil semble se fondre dans le détail minutieux du papier peint en fond. Cette apparition s’est aussitôt associée au Yellow Wallpaper de Charlotte Perkins Gilman dans mon esprit : courte nouvelle sur l’aliénation des femmes victoriennes enfermées dans le confort de leurs intérieurs cossus. J’ai trouvé la ressemblance frappante sans qu’aucune analyse technique ne soit donnée en commentaire de l'œuvre, ce que je trouve assez dommage. J’ai donc cherché davantage de renseignements concernant le sieur Loup (dont le nom même était fait pour aiguiser ma curiosité) sur internet. J’ai déniché peu d’informations substantielles mais j’ai pu constater que le thème de la femme prisonnière de son intérieur avec fait l’objet d’une série de pastels dans les mêmes tons sombres et majestueux. C’est pourquoi, je trouvais important de citer cet artiste méconnu dont l'œuvre est pourtant si lourde de sens et de beauté.


Mélancolie, Eugène Loup


Pour finir, il me faut malheureusement souligner le prix d’entrée de 16€ un peu trop élevé pour les étudiant.e.s. Cependant, le musée d’Orsay propose des entrées gratuites sur réservation tous les jeudi soirs ou les premiers dimanches du mois. Étant donné que ce dimanche s’avère être le premier d’avril, je vous recommande vivement d’aller y jeter un œil ce week-end !


Portrait de Marie de Heredia par Émile Lévy et copie au crayon par @Her.enui

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4件のコメント


Isabelle Tracqui
Isabelle Tracqui
2023年4月06日

Analyse très pointue et originale de cette exposition que nous avons partagée, bravo Herenui

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Herenui
Herenui
2023年4月06日
返信先

Merci pour votre lecture attentive :)

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Frédérique Bouko
Frédérique Bouko
2023年4月01日

Très belle et originale analyse des oeuvres de cette exposition, cela donne grande envie de se rendre au musée d'Orsay!

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Herenui
Herenui
2023年4月01日
返信先

Merci beaucoup !

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